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Le e-commerce va-t-il transformer nos habitudes d'achat et de consommation? NON : «La vente en ligne n'est pas viable à grande échelle»

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par François KROTOFF
publié le 12 août 2000 à 3h24

Les nouveaux barbares du e-commerce vont-ils mettre à mal les géants de la distribution que sont les Wal-Mart, Carrefour, Auchan, Leclerc et autres rois du super et de l'hyper? Cela pose deux questions: 1) les entreprises du commerce traditionnel vont-elles être balayées par de nouveaux venus? 2) ce nouveau canal est-il en mesure de se substituer à l'actuelle distribution?

Nous pouvons répondre deux fois non. Commençons par le plus évident: les acteurs du e-commerce de demain se compteront parmi les actuels champions du commerce d'aujourd'hui! Le commerce de masse impose le prix bas comme barrière à l'entrée. L'un des facteurs de succès de l'e-commerce aux Etats-Unis est l'absence de taxes locales appliquées au prix de vente. Or la distribution est aujourd'hui à un niveau de confrontation tel qu'il est impossible de créer ex nihilo une entreprise de taille suffisante pour concurrencer les conditions d'achat des actuels compétiteurs. D'ailleurs, toutes les entreprises françaises du e-commerce alimentaire généraliste sont issues du commerce traditionnel. Gageons que le cybermarché américain Webvan ne tardera pas à être racheté par une chaîne traditionnelle, comme Peapod a été récupéré avant faillite par le géant néerlandais Ahold. L'autre question est plus fondamentale: va-t-on passer à une domination de la vente par correspondance high-tech dans le commerce à dominante alimentaire? Là encore, non.

Imaginer que les gens, «parce que c'est possible», vont se mettre à faire toutes