Il est peu concevable de parler de la disparition des hypermarchés traditionnels et de leur remplacement par des cybermarchés. En revanche, je suis convaincu que ces mêmes hyper, dont de nombreux analystes pensaient qu'ils étaient une forme de distribution inattaquable et extrêmement puissante, devront évoluer pour faire face à l'émergence des cybermarchés. Et surtout à l'exigence qualitative des consommateurs. Car le e-commerce n'a rien d'une niche pour gens urbains et pressés. C'est bien sûr dans les métropoles que l'on trouvera le plus de gens sensibles aux avantages immédiats qu'apporte Internet, mais, en même temps, je suis frappé par le changement rapide de catégories socio-professionnelles qui utilisent déjà le réseau. On constate une démocratisation du service au fur et à mesure que les gens s'équipent et on se retrouve face à une population de plus en plus large dont la seule spécificité commune serait d'être connectée et de vouloir utiliser le Net dans leur vie quotidienne. Or ces gens-là comprennent vite qu'il est logique et rationnel de faire ses courses en cybermarché, un changement de comportement de consommation que l'on peut imputer aussi à l'effet des 35 heures et à la volonté d'occuper le temps libéré de la façon la plus adéquate, c'est-à-dire sans être contraint de consacrer son samedi à faire les courses.

Cela ne veut pas dire que le client fera toutes ses courses sur les sites de la grande distribution ; il conservera et utilisera certains commerçants de