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Libération

Tantriiiiiiick

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publié le 16 août 2000 à 3h26

La mode tourne aux philosophies orientales, c'est sûr. Il en est une qui, semble-t-il, plaît bien aux Français dont la réputation, au plus profond de l'insondable Asie, serait de passer pour un mécanicien des âmes, mais guère plus.

De ce continent aux senteurs suaves, nous provient une occupation estivale dont le chanteur Sting serait un ardent prosélyte. Il s'agit d'apprendre à bien connaître son corps pour contrôler non seulement ses émotions, mais aussi tout ce qui est susceptible de s'en échapper. Cette activité pas subalterne suinterait du tantra, qui n'a rien à voir avec la raie mant(r)a dont les deux ailes et la philosophie hédoniste nous éloignent du sujet, mais plus du côté des crânes rasés qui psalmodient en criant de ravissants «dalaï, dalaï» dans leur sommeil.

Quelques exercices savants, que l'on peut discrètement pratiquer au restaurant, au boulot pour ceux qui sont rentrés, voire aux toilettes au moment de la maîtrise des flux, seront adéquats pour progresser dans cette gestion interne. Les ouvrages de techniques tantriques parlent ainsi de muscles insoupçonnables qu'il faut apprendre à contracter pour offrir à l'Autre des instants de paix et de sérénité sexuelle. Respiration de baleineau, sphincters de culturiste, maîtrise de soi, sourire de l'intérieur.

Ensuite, comme on dit, c'est une autre paire de manchàcouilles. Mais, selon un neveu philosophe, «une fois que tu maîtrises bien le tantrisme, tu peux rester au lit deux ans, en multipliant tes orgasmes puissance