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Libération
Critique

Le moine laïc

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publié le 23 août 2000 à 3h38

En règle générale, Janwillem Van de Wetering écrit des polars. Le Miroir vide est une exception qui relate dix-huit mois passés dans un monastère zen de Kyoto. Mais le moine zen, au fond, ressemble au détective. Il passe des heures à méditer avec l'espoir de trouver la réponse au koan posé par le maître: «Montre-moi le visage que tu avais avant que tes parents naissent»; «quel est le bruit d'une main qui claque?» De koan en koan, on s'achemine vers la Compréhension. Le Hollandais Wetering n'en est jamais arrivé là. Son maître, impitoyable: «"Tu n'es même pas dans la bonne direction, disait-il. Même pas le soupçon d'un début de lumière."» Wetering, dont les souvenirs sont à la fois allègres et acerbes, a passé les huit premiers mois à tenter de s'habituer au mode de vie zen: coucher à 11 heures et lever à 3; entre six et douze heures de méditation par jour, assis en lotus, ou en demi-lotus, ou pas en lotus du tout, ce qui de toute façon fait affreusement mal aux jambes et au dos, et file des hémorroïdes; repas au-delà du frugal, qui provoque des maux d'estomac. A la fin, Wetering multiplie les accommodements avec la dure règle, comme d'ailleurs beaucoup des moines, placés là par leurs parents (nous sommes dans les années 50). Mais il reste fidèle aux quatre vérités de Bouddha: «Vivre, c'est souffrir. La souffrance est causée par le désir. Le désir peut être supprimé. Cette suppression est le résultat du chemin octuple.» Pour savoir ce qu'est le chemin octuple, se rendre page