Impossible de choisir, inutile d'insister. La mort n'a pas de saison et vient vous faucher quand ça lui chante. Pourtant, on n'aimerait pas passer l'arme à gauche si tant est qu'elle fût jamais à droite quand le ciel est trop bleu, l'air trop sucré, les femmes trop dénudées. Il y a en été une plénitude de vie et une arrogance des plaisirs qui se conjuguent mal avec la mise en bière, la mise en berne, la mise en terre. C'est le temps des fruits mûrs et des blés durs, de la profusion et de la maturité. Si l'on pouvait, on déclarerait forfait l'un de ces mois noirs, entre Toussaint lugubre et Epiphanie pingre. L'automne a les tristesses qui conviennent pour faire du passage de vie à trépas un voyage lent et doux, où l'amitié perdue fait un bruit de branche morte craquant sous la botte. Où les amours enfuies se retournent comme des parapluies quand les jupes, elles, ne se trousseront plus. L'été tueur est d'une violence à fuir. Sa sinistre moisson est souvent rouge sang. Avions qui tombent, hôtels qui flambent. Bus qui versent, gamins qui périssent. Crash de bagnoles, essence qui flambe. Abbé qui ordonne, scouts qui sombrent. Bombes qui pètent leurs bêtises ethniques, nationalistes qui entre-tuent leur désir d'exclusion. Souvent, c'est comme si le soleil chauffait les haines des hommes, les poussaient aux déclarations de guerre (14-18, 39-40, guerre du Golfe, Kosovo, etc.). L'été a la mort tragique, méditerranéenne, mythologique. Violences et passions, aujourd'hui régurgitan
Dans la même rubrique