Le pêcher est un arbre fruitier, pêcher est un sport, pécher est un vilain défaut. La femme du pêcheur est une pêcheuse, faire sa pêcheuse n'est pas un péché. On peut pêcher à la ligne, à la mouche, à la traîne, à l'asticot ou en eau trouble, on fait comme on veut. La femme du pécheur est une pécheresse, on peut pécher par pensée, par parole, par action ou par omission, on fait comme on peut. Le pêcher est célibataire, il a l'esprit de famille, celles des rosacées, et l'esprit d'espalier, on le cultive pour ses fruits. La pêche est le fruit du pêcher, le poisson est le fruit de la pêche, enfer et damnation sont les fruits du péché. Une peccadille est un petit péché, une pêche de vigne, une petite pêche, et l'on rejette à l'eau le menu fretin. On peut avouer ses péchés, ils sont alors à demi pardonnés (le pécheur bat sa coulpe pour se faire pardonner, tandis que le pêcheur bat son poulpe pour l'attendrir), on peut les confesser, les expier, les racheter, les commettre. Le péché peut être véniel ou mortel, mignon ou capital. Les péchés capitaux sont au nombre de sept. Les jours de la semaine aussi. Les péchés capitaux sont l'avarice (celui qui le commet est avaricieux, la pêche et la pêche peuvent être avariées, c'est différent), la colère (frire un poisson en lui coinçant la queue dans la bouche se dit «cuisson à la colère»), l'envie (une envie est un angiome, ce qui n'est guère enviable), la gourmandise (pêche au vin), la luxure (l'abus de luxure dans le luxe luxuriant du Lu
Olive, Yann et rapala. L'été breton, de Patrick Messina (3/6)
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publié le 23 août 2000 à 3h38
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