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Libération

Le nudisme.

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publié le 24 août 2000 à 3h40

On a peur que ce soit plus une position politique qu'une empathie esthétique ou qu'une disposition pratique. Car, pour la bronzette, on est plutôt flemmard: la marque de maillot, on la garde, et même pire. Mais comme on trouve cette société pas assez solidaire et pas assez libertaire, on se déclare POUR le nudisme des autres. Parce qu'on entend bien qu'il reste interdit d'interdire qu'on puisse continuer d'avoir le droit d'aller et de venir complètement nu. Le naturisme organisé, ses camps retranchés, ses règles de vie boy-scout, son ode au soleil régénérateur, tout ça ferait plutôt rigoler. Et quant à sa philosophie qui veut qu'il importe de redevenir nu pour redécouvrir ses «fondamentaux», pour communier avec mère Nature, là, on commencerait presque à se méfier. Ce qu'on aime dans le nudisme, c'est ce côté économie mixte à la française, cette cohabitation entre le public des «textiles» et le privé des «tout nus». Ces plages mélangées, sans réserves d'Indiens exhibos ni gendarmes de Saint-Tropez traquant les contrevenants, sont un vrai remède au puritanisme résurgent et une jolie baffe dans la gueule des néoautoritaires qui veulent rhabiller les filles de Baise-moi ou reculotter l'Origine du monde de Courbet. Car c'est à la fois rigolo et excitant de passer du collet monté des familles sous parasol aux fesses dorées des élégantes ou de zapper du volley-ball en plein soleil des ados ramenards mais pudiques aux manigances des dunes entre exhibeurs et exorbités. Et il est évid