Il pourrait être chanoine. Mains croisées sur un ventre qui distend les rayures de sa veste, George a longuement interrogé un auditoire qui, d'un même mouvement, se balance pour oublier un vent de glace qui glisse dans les rues, traverse les parcs et vient froisser le foulard de la Sud-Africaine. «De Pretoria», avait-elle précisé. Le Pakistanais venait de Karachi. Et la famille indienne d'une ville dont le nom avait une jolie sonorité de grelot que George fut incapable de répéter. Une chose était certaine, ils connaissaient tous leur leçon de cricket sur le bout des doigts. Dissimulée derrière les épaules du Néo-Zélandais, j'ai pensé que la discrétion était de mise. Déjà, notre guide entamait son sermon. «Un Anglais m'a dit : "Chez nous, les portes en bronze sont réservées aux cathédrales", et je lui ai répondu...» Avec le savoir-faire d'un prédicateur, George a marqué la pause. «... Venez ici, au Melbourne Cricket Ground, un samedi, et vous entendrez la messe !» Devant un tel esprit d'à- propos, l'auditoire a applaudi, la visite pouvait débuter. En passant près des portes, de la main, le Pakistanais a caressé les héros qui y sont sculptés.
Olympique et mythique. Le stade de Melbourne ressemble à... un stade. Mais historique, car s'y déroulèrent, en 1858, le premier match de footy le football australien qui pourrait être du rugby si ce n'est qu'au ballon on met les pieds et les mains, et à l'occasion les coudes dans le nez du voisin , et, en 1877, le premier test-match de