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Libération
Interview

Le biologiste L'égalité des chances pour tous

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Que doit-on attendre de l'«amélioration» génétique? L'avis de deux experts.
par Natalie Levisalles et Gregory STOCK
publié le 16 septembre 2000 à 4h28

Comment pouvez-vous être aussi sûr que les parents demanderont des «améliorations génétiques» pour leurs enfants? On dirait de la science-fiction.

Pour le moment, c'est de la science-fiction. Mais, historiquement, les parents ont toujours fait tout ce qui était en leur pouvoir pour leurs enfants. Quand il sera possible de faire des «modifications germinales» (Ndlr : sur l'embryon), ils le feront. Une enquête internationale a montré qu'une large minorité y était prête. Si les parents pensent que leurs enfants peuvent vivre plus longtemps et être en meilleure santé, ils le feront. Beaucoup de gens pensent que cette technologie peut les aider, de même que beaucoup de gens utilisent le Viagra. Si c'est sans risque, des parents le feront. Que ce soit légal ou illégal. Si un couple part passer de merveilleuses vacances dans les Caraïbes et qu'au retour, la femme est enceinte, que peut faire le gouvernement? Un test génétique? Et ensuite? Il sera très dur de réguler sans tomber dans le totalitarisme. Si ces technologies sont illégales, elles ne seront accessibles qu'aux riches qui ont les moyens d'aller dans les Caraïbes.

Quand l'amélioration génétique se fera-t-elle?

Pour qu'elle se fasse, il faut deux choses. D'abord une technologie sûre et fiable, pour apporter les modifications génétiques. Ce sera forcément basé sur le chromosome artificiel qui existe déjà chez la souris et pourrait être utilisé chez l'homme d'ici à vingt ans. Ensuite une modification qui vaille vraiment le coup,