Les Australiens sont gentils. Pour comprendre l'extrême prévenance de ces gens,
il suffit de baisser les yeux. Deux mots sont tracés sur l'asphalte. Ils se répètent à tous les carrefours de Sydney. «Look right», regardez à droite. Conscients que toute la planète ne roule pas à gauche, les Australiens ont balisé la ville. Jeu de pistes qui a précédé les jeux du stade. Dans les rues, ils ont planté des panneaux, des flèches et des Indiens qui, en guise de peinture de guerre, portent un trait d'écran solaire en travers du nez. Ces volontaires ont été mobilisés pour servir de guides. Parfois, ils viennent d'autres villes, voire d'autres Etats, et découvrent le plan de Sydney en même temps que les touristes. Mais ils mettent du coeur à l'ouvrage.
Tout comme Eric Moussambani qui, après
la disqualification pour faux départ de deux nageurs, s'est retrouvé dans la piscine olympique pour parcourir ses 100 mètres en solo, mais accompagné par le choeur de 17 500 spectateurs. Les Australiens ont un faible pour les underdogs, ceux qui n'ont aucune chance, qui sont donnés perdants. Et Moussambani avait de quoi les ravir. Venu de Guinée- Equatoriale, il a appris à nager en janvier dans une piscine d'hôtel de 20 mètres de long, il s'est entraîné dans une rivière détail qui a comblé les Australiens infestée de crocodiles et de serpents, il a pataugé avec ardeur pour décrocher le pire record olympique du 100 mètres nage libre. Debout, les Australiens ont applaudi.
Hier, dans une autre piscine