Il y a des sports tellement compliqués qu'il est même difficile d'y détecter les erreurs d'arbitrage. Il faut avouer que si, en escrime, des voyants lumineux ne s'allumaient pas après chaque touche, on aurait souvent du mal à déterminer qui l'a portée, ce qui gâche le plaisir du téléspectateur : si on ne comprenait qu'il n'y a but que lorsqu'un nouveau score s'inscrit au tableau d'affichage,on apprécierait moins le football. Au judo, aussi, les prises sont parfois si compliquées que le profane a du mal à savoir à qui elles profitent. Le spécialiste
lui-même peut s'y perdre. Mardi, la Française Séverine Vandenhende combattait une Allemande en demi-finale. A la suite d'un mouvement confus, l'arbitre s'apprêta à donner un avantage substantiel à l'Allemande, provoquant l'indignation des journalistes de France 2 et de Canal + (on a pu suivre le combat sur les deux chaînes puisqu'elles ne l'ont pas retransmis exactement en même temps, c'est Canal + qui était en retard, cette fois-ci). Puis il s'est avéré que c'est à la Française qu'échoyait le waza-ari. Cela infléchit un peu les commentaires sur l'arbitre. Quelques secondes plus tard, répétition de l'épisode. Protestations scandalisées des journalistes, puis combat donné gagné à la Française, à la stupeur de la judoka allemande, de l'entraîneur français et de tous les commentateurs. Séverine Vandenhende gagne ensuite la finale. La médaillée d'or est l'héroïne de la journée télévisée. A l'Or de Sydney, sur France 2, on retrace son p