Les Australiens sont heureux. Hier, pour dire adieu aux Jeux, ils étaient tôt dans les rues. Le vent froissait les flots, tendait les rideaux d'un ciel parfaitement bleu. Ils ont déambulé dans les jardins, rejoint la rade de Sydney, suivi le fil de l'eau qui s'enroule sur le noyau de l'Opéra. Comme les touristes, ils se sont arrêtés pour regarder, admirer et prendre des photos d'une ville qu'ils croyaient connaître mais qui était autre, transfigurée par ces dernières heures. Ils ont souri aux passants venus d'ailleurs et qui, bientôt, repartiraient. Ils ont respiré à plein coeur la brise salée et ce parfum olympique qui, durant deux semaines, les avait enivrés. Encore une petite goulée avant que les feux de la rampe ne s'éteignent. Avant de n'être plus que ce gros continent qui vit la tête en bas, loin des pays qui font la loi. Avant que ne vienne cet olympic blues qu'annoncent les journaux australiens. Une dépression nationale qui, à en croire les psychiatres du pays, provoquera crises professionnelles et ruptures sentimentales. Comme si la vie de chacun devait, soudain, se mesurer à l'aune des meilleurs. Un grand chambardement.
Pour y échapper, les Australiens vont prolonger la fête, se donner un jour de congé, célébrer dans un immense défilé les 47 000 volontaires des Jeux olympiques, se raconter jusqu'à plus soif les médailles et les victoires. Pour s'en guérir, il est prévu que tous les athlètes, officiels et volontaires australiens passeront entre les mains de conseille