1938. Une manipulation inattendue et voilà le polytetrafluoroéthylène découvert, le PTFE, sorte de pâte blanche cireuse. Résistant aux attaques, parfaitement antiadhérent. On le retrouve plus tard dans les poêles et les casseroles. Aujourd'hui, il s'est infiltré jusque dans nos vêtements, maillots de bains, manteau de marque, costumes chic. Explications avec Brigitte Delpire, responsable marketing Téflon pour les applications textiles chez Du Pont de Nemours.
«Tout se passe au finissage, après la teinture : le tissu, imprégné d'un lait composé d'eau et d'oelophobol (autre nom technique de la pâte à poêle), passe d'abord en foulard, une forme d'essorage, pour exprimer le trop-plein d'eau ; puis il se retrouve dans la rame, un grand four plat. C'est là que se déclenche l'effet Téflon, à la suite d'une montée en température courte, mais élevée (entre 130 et 160°C).» Il suffit d'attendre le refroidissement pour obtenir ce tissu «déperlant», ainsi nommé puisque sur lui les liquides glissent et les taches vont se faire voir ailleurs. «Il ne s'agit pas là d'un procédé en enduction, qui boucherait les fibres, de même que cela n'a rien à voir avec l'encapsulation qui est réalisée lors de la fabrication du fil. Là, le Téflon se retrouve en fait enroulé sur chaque fibre», poursuit l'experte. Ce qui permet au tissu de bien respirer. Le Téflon se retrouve même aujourd'hui dans les chaussettes. Il s'agit cette fois d'un fil en PTFE incorporé dans le tricotage . Bilan immédiat : la chausset