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Libération

1. Les nouveaux révoltés. Les coups de poing des étudiants de Madison

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Les enfants de Seattle veulent en finir avec l'«apathie ambiante».
publié le 7 novembre 2000 à 6h17

Madison envoyé spécial

Ils ont chacun leur histoire. Amanda, 23 ans, dit simplement que, à partir d'un certain moment, elle n'a plus aimé ce qu'elle voyait autour d'elle. Alors, elle a décidé qu'elle méritait un «monde meilleur». Sarah, 21 ans, parle de sa mère condamnée à dix ans de prison pour une fraude à la carte de crédit. «Ça vous fait réfléchir à la société dans laquelle on vit, où la prison est la seule option pour tenter d'améliorer les choses.» Ben, 22 ans, s'est découvert une «conscience sociale» grâce à la musique et au hip-hop, avec des groupes comme Public Enemy ou Los Crudos qui «arrivaient à mettre en paroles ce qu'ils avaient dans la tête». Marc, lui, évoque une «possible réaction» à une enfance enfermée dans le conservatisme bon teint d'une petite ville du Wisconsin. L'église et le match de hockey sur glace le week-end comme seules échappatoires.

Des itinéraires qui se sont croisés sur le campus de l'université du Wisconsin, à Madison. «En fait, ça a servi de catalyseur, poursuit Amanda, on s'est rendu compte que beaucoup de gens de notre âge voulaient faire bouger les choses, faire avancer la démocratie. On s'est dit qu'il fallait s'organiser, et Seattle a marqué la première grande mobilisation.»

L'Amérique, cependant, a mis longtemps à les découvrir, «les enfants de Seattle». Il a fallu cinq jours de manifestations enflammées contre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans la grande ville du Nord-Ouest pour que, soudain, la nation se voie confrontée à