John Green, directeur de l'Institut d'études politiques Ray C. Bliss à l'université d'Akron (Ohio), vient de publier un ouvrage collectif sur la montée de la religion dans le champ politique, The Diminishing Divide : Religion's Changing Role in American Politics, Brookings Institution.
Les grands candidats et leur colistier affichent leur foi. Pourquoi tant de religion dans la campagne ?
L'Amérique connaît une grande prospérité et vit relativement en paix : les questions qui dominaient les précédentes campagnes sont devenues moins cruciales. Le vide est occupé par les valeurs morales. Il y a une part de réaction aux scandales, à l'affaire Lewinsky, mais aussi aux comportements d'autres politiciens, à la violence dans les écoles ou dans les médias, à l'avidité débridée sur les marchés... Surtout, les Américains semblent ne plus avoir peur de l'intrusion du discours religieux dans la politique. Ils la souhaitent même.
Y a-t-il un renouveau de la religion dans la société ?
Les Eglises ne recrutent pas plus de prêtres, mais elles interviennent beaucoup lus activement dans la sphère publique.
Est-ce une menace pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat ?
Pas forcément. Aux Etats-Unis, s'il y a la séparation de l'Eglise et de l'Etat, il n'y a jamais eu de séparation de la religion et de la politique. Il y aura menace quand un des groupes religieux parviendra à obtenir de l'argent public pour financer des institutions religieuses.
Il y a déjà les vouchers, ces bourses offertes aux élèves