New York de notre correspondant
Cet homme-là n'est pas un couturier comme les autres. De l'univers de la mode, dont il est devenu l'une des signatures les plus en vue, Kenneth Cole dit qu'«il est sans aucun doute frivole et [qu'il] cherche à l'élever». A ceux qui trouveraient son discours un peu obscur, il montre l'un de ses catalogues, où se succèdent des mannequins moulés dans ses vêtements «urbains chic». Ce ne sont toutefois pas les jeunes gens à l'esthétique impeccable que l'on remarque, mais les phrases qui se détachent en lettres capitales blanches à chaque page : «Nous avions pensé vous rappeler que personne n'a encore été guéri du sida, nous avions pensé vous rappeler qu'il existe plus de règlements pour les ours en peluche que pour les revolvers, nous avions pensé vous rappeler qu'un condamné à mort exécuté sur vingt-sept est déclaré plus tard innocent... mais finalement nous avons décidé de nous contenter de vendre des vêtements.»
Ainsi va donc Kenneth Cole, dont le curriculum aurait pu être celui d'un enfant de Brooklyn qui a repris, un jour de 1982, le magasin de chaussures de son père, pour lancer ensuite ses collections homme et femme et s'imposer comme le couturier dont New York raffole. Mais, avec Cole, la mode n'est qu'une partie de l'histoire. Ces dernières années, c'est son message surtout qui a retenu l'attention. Un message qui s'est affiché dans toutes les grandes villes américaines et qui apparaît désormais comme partie intégrante de ses campagnes publi