Faudra-t-il bientôt «agrandir» le ciel? Au cours des quinze prochaines années, le trafic aérien mondial va doubler, et l'espace aérien européen s'encombrer de plusieurs centaines d'avions supplémentaires chaque année. Dans ces gros-porteurs du futur, les passagers seront parfois un demi-millier à cohabiter. Consolation: la concurrence entre les compagnies ­ dont les plus petites devront s'allier à une grosse pour survivre ­ imposera des conditions de transport plus confortables et plus conviviales. Revers de la médaille: même si les responsables du trafic aérien planchent dès aujourd'hui sur les outils qui permettront demain de mieux contrôler la fréquentation du ciel, l'augmentation du trafic et la multiplication des avions pourraient se traduire, affirment les oiseaux de mauvais augure, par une catastrophe majeure chaque semaine à l'horizon de 2010, peut-être dès 2005 (lire page suivante).

L'évolution la plus spectaculaire, parce que la plus visible, concernera les avions eux-mêmes. Le parc d'avions commerciaux actuellement en service est estimé à près de 15 000. Dans les dix ans à venir, ce chiffre devrait passer à 20 000. Cette flotte fera toujours une place aux petits avions, mais on y verra aussi d'énormes porteurs capables d'engloutir entre 550 et 800 passagers. Même s'il est encore dans les cartons (1), le projet d'Airbus, l'A3XX, est le plus attrayant. Le consortium européen a fait le choix d'un appareil novateur, doté de deux ponts d'une capacité minimum de