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Libération

Les déboires de la multipropriété

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La formule, une semaine de vacances à vie, ne séduit plus les Français.
publié le 29 novembre 2000 à 7h13

La multipropriété ne fait plus rêver. La simplicité de la formule avait pourtant tout pour séduire : contre une somme réputée modique, le «multipropriétaire» acquiert une semaine de vacances à vie dans une résidence. Au moins sur le papier. Dans les faits, le calcul n'est pas forcément avantageux. Aux 50 000 francs généralement déboursés pour huit jours à Avoriaz, s'ajoutent des frais récurrents: charges annuelles, transport... «La semaine de multipropriété impose surtout des dépenses à vie, souvent insoupçonnées», précise Valérie Samsel, juriste pour Particulier à particulier. Et de renchérir : «Aujourd'hui, l'image de la formule est encore entachée des scandales qui ont accompagné son développement.»

Dérapages. Une réputation traînée comme un boulet, de l'aveu même des principaux acteurs. «Certains étaient allés trop loin. Au début des années 90, les dérapages étaient devenus fréquents, se souvient Gérard Ezavin, directeur de Resort Condominium International (RCI), référence du secteur. Pour convaincre une famille de signer une semaine, il fallait en rencontrer au moins soixante. Et pour que l'appartement soit occupé durant les 52 semaines d'une année, il fallait parler avec plus de trois mille familles. Avec de tels ratios, même les promoteurs honnêtes se comportaient en cow-boys sans scrupule.» Les témoignages de clients floués sont légion : un promoteur qui disparaît et les économies d'une vie avec («on a tout perdu») ; la résidence qui n'existe pas («arrivé près de Salo