La Clusaz envoyé spécial
A La Clusaz (Haute-Savoie), comme dans la plupart des stations de montagne, il faut remplir l'été un parc immobilier conçu pour les sports d'hiver. Avec une clientèle moins riche, et une concurrence plus rude. Principal enjeu : attirer les adolescents pour séduire les familles. Ce n'est pas gagné. Pour y parvenir, progressivement, les stations se mettent aux formules «tout compris». Et même, à La Clusaz, aux cartes à puce qui permettent de presque tout payer. La station, située à 30 km d'Annecy, réalise l'été le tiers de ses nuitées touristiques. Soit 40 0 000 nuits sur un total de 1,2 million. Le taux de remplissage n'est pas mauvais : 70 % du parc, contre 80 % l'hiver (1). Mais l'été, il faut casser les prix : les locations coûtent deux à trois fois moins cher qu'en hiver. La période est en outre très concentrée, du 15 juillet au 15 août : en juin et septembre, le taux de remplissage tombe entre 5 et 10 %. Et les touristes viennent de moins en moins longtemps. «La durée moyenne est passée progressivement de trois semaines à quinze jours», indique Patrick Thévenet, agent immobilier. En montagne, le tourisme estival a mangé son pain blanc.
Dans les années 80, l'été était considéré comme la «cerise sur le gâteau», selon Lionel Godde, directeur de l'office de tourisme. A La Clusaz, sur la vingtaine de magasins de sport, deux seulement ouvraient l'été. Puis la station a développé ses activités et à présent, les 23 magasins de sport restent ouverts presque