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Libération
Portrait

L'hôtesse

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Pendant plusieurs années, Marie a joué les bonnes de bord.
publié le 1er décembre 2000 à 7h24

Elle est arrivée en avion, Marie à 25 ans : «En métropole, je travaillais pour une petite agence de pub. Elle a fait faillite. Je me suis dit que c'était le moment où jamais d'aller voir au soleil.» Un grand hôtel, à Trois-Ilets, pas de boulot pour elle, mais de la demande pour des hôtesses sur leur bateau. «C'était la période de Noël, j'ai embarqué sur un palace flottant de 110 pieds. Six membres d'équipage pour six clients. Tout de suite, j'ai accroché. Même si c'était surtout un job de femme de ménage et de serveuse, parfois de dame de compagnie.» Les règles sont strictes sur le crew-boat. «Il faut être tirée à quatre épingles, porter un uniforme, ne jamais apparaître en maillot ni se baigner avec les clients, refuser les invitations à se joindre à leur table.» Les choses y sont pourtant plus simples que sur un bare-boat : «Une fois, j'étais la seule hôtesse, mais en voile, je m'y connaissais plus que le client. Il ne l'a pas supporté, m'a quasiment séquestrée. Je n'avais pas le droit de descendre du bateau aux escales.» Ou ces Américains : «Le premier soir, le père me demande des profiteroles au chocolat. J'ouvre mon bouquin de cuisine, je fais une pâte à chou. Le lendemain, il me dit : "Ce soir, je voudrais des profiteroles, ma femme une crème brûlée et les enfants des crêpes Suzette." Il a fallu que je leur fasse comprendre qu'ils n'étaient pas au restaurant.»

Aujourd'hui mère d'une petite Pauline d'un an, Marie s'est arrêtée de faire la bonne et ne semble pas pressée d

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