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Interview

Chimiste : Une révolution dans la lignée de l'évolution

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Quelles perspectives ouvrent ces plongées dans l'intimité de la matière et de la vie ?
par Sophie DUFAU et Christian JOACHIM
publié le 2 décembre 2000 à 7h28

Il me semble essentiel de recadrer d'abord ce que l'on nomme communément l'univers des nanotechnologies: à mon sens, il y a quatre approches très différentes: d'abord, la science-fiction. Ensuite, les nanosciences. Puis, la miniaturisation des machines. Enfin, les nanotechnologies.

1) La science-fiction. On dit ou on écrit beaucoup de choses depuis le début des années 40 quand on envisage cet univers de l'infiniment petit. On prédit des applications inimaginables, microscopiques puis nanoscopiques.

J'avais ainsi été surpris de trouver dans un livre de Barjavel écrit en 1968, la Nuit des temps, qu'il envisage de l'électronique moléculaire: «Tout est dans les molécules», faisait-il dire à un héros du livre. Ce qui, aujourd'hui, fait immédiatement penser aux nanotechnologies. En 1985, il me répondait qu'«il était difficile de ne pas y penser. Les limites sont celles des instruments pas de l'esprit». Mais, en même temps, Barjavel ne pouvait vérifier ce qu'il disait.

2) Les nanosciences: elles nous permettent de vérifier les hypothèses à la base de la physique quantique. Voir, par exemple, la relation entre la physique quantique et la thermodynamique. Et ceci grâce au microscope à effet tunnel qui permet de prolonger le doigt jusqu'à l'atome. On peut aujourd'hui regarder l'atome, ou la molécule, comme un objet observable, «sentir» l'atome, le maintenir «en ligne». Ce qui était autrefois inconcevable et nous a même interdit certaines recherches.

3) La miniaturisation des machines. L'e