La course scientifico-commerciale autour des nanotechnologies se joue à l'échelle mondiale. Tous les pays industrialisés sont sur le pied de guerre. Aux Etats-Unis, les nanotechnologies ont rang de priorité nationale. Washington propose d'augmenter encore en 2001 le budget qui leur est alloué, pour atteindre 495 millions de dollars. Et les laboratoires de recherche universitaires se partagent un gros gâteau de financements.
Au Texas, le Center For Nanoscale Science and Technology de Rice-University, université privée haut de gamme de Houston, bénéficie largement de la manne. Ce centre est dirigé par Richard Smalley, Nobel de chimie 1996 pour sa découverte en 1985 de la «buckyball». Cette molécule en forme de ballon de foot, composée de 60 atomes de carbone, est à l'origine des «nanotubes». Ceux-ci permettent de fabriquer une foule de matériaux ultra-légers d'une extraordinaire résistance.
Une partie des équipes de Rice se lance à présent dans un domaine peu exploré: l'éco-bilan des nouvelles molécules, dont les buckyballs, créées par les chimistes pour répondre aux besoins des nanotechnologies. «Imaginons une fuite dans l'environnement de ces molécules, due à un accident dans l'usine de production, ou simplement quand le produit manufacturé finira en déchet, explique le professeur Mark Wiesner, à l'initiative du programme. Représenteront-elles une menace pour la santé, comme l'amiante? Quel sera leur impact sur les écosystèmes?» Certains enjoignent les politiques de mettre dès