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Libération

XXIe sexe. Les futurs objets du désir.

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Cyberrelations, médicaments du plaisir, la jouissance de demain oscille entre délire high-tech et fin des tabous.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

L'écran géant s'allume. L'homme choisit la forme de la bouche, la couleur des yeux. Sa créature apparaît, sublime dans son costume d'hôtesse, les seins tendus en avant. «Bonjour Thomas», susurre-t-elle. Il enfile sa cybercombinaison, elle se déshabille. Il caresse l'écran, les premières stimulations lui parviennent, la combinaison se resserre sur son sexe. Ses râles, réels, se mêlent aux cris synthétiques de l'hôtesse. L'homme et la machine font l'amour, de plus en plus vite, jusqu'à l'extase simultanée. La première scène du film Thomas est amoureux «peut choquer», son réalisateur, le Belge Pierre-Paul Renders, en convient. Elle n'est pourtant pas si irréelle qu'elle en a l'air. «Nous nous sommes inspirés de techniques qui existent ou vont exister très prochainement», explique le réalisateur. En effet, pas besoin d'être un accro de la science-fiction pour imaginer le sexe du futur. Le développement des relations à distance, la médicalisation croissante de la sexualité, les nouvelles techniques de procréation ouvrent déjà la voie à plusieurs scénarios.

«Cybersuit» et boîtes à plaisir. Trente-six stimulateurs répartis sur tout le corps, cinq sensations différentes (chatouilles, piqûres d'aiguille, vibrations, chaud, froid), un tissu truffé de fils et de composants électroniques : c'est le cybersuit ou costume de l'amour, disponible dès l'an prochain sur le marché américain. Prévu en deux versions (homme et femme), il permettra via l'Internet de stimuler les zones érogènes d'un