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Libération

Sept grappes par souche

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Michel et Sophie Louison ont hissé un vignoble ancestral mais oublié vers l'excellence. Secret: le soin de la vigne.
publié le 23 décembre 2000 à 8h25

l porte le nom d'une locomotive de roman et de cinéma. La plus belle. Alors, tout au sud, entre reliefs cévenols et vaste plaine biterroise, sur les terres de Faugères, Michel Louison a hissé un vignoble ancestral, mais longtemps oublié, vers l'excellence et la renommée internationale. Un samedi d'automne, le voici en bottes et bleu de travail auprès de ses cuves en Inox. Avec Sophie, sa fille et désormais associée, il veille à la fermentation de la récolte tout juste achevée. Dehors, il fait doux et gris, avec de brèves éclaboussures de soleil sur les vignes flamboyantes. Le hameau ­ à peine à trente kilomètres de Béziers, mais une impression de bout du monde ­ se traverse en un souffle. Quelques maisons austères. Et la sienne, flambant neuve, imposante villa «romaine» avec une touche maure et une vue panoramique sur le damier des coteaux environnants depuis la terrasse du premier étage. Bâtisse trop tape-à-l'oeil et pas assez «haut-languedocienne», ont décrété certains voisins. Dont son concurrent direct. A les en croire, le Louison aurait «pris le citron». Est-ce parce qu'à 56 ans ce Tourangeau, arrivé ici en 1975, reste toujours pour eux un «estranger» ?

Son château des Estanilles figure en tout cas sur les tables d'une poignée de trois étoiles du Michelin, chez des cavistes haut de gamme, ou se consomme dans des cercles privés renommés. Les 180 000 bouteilles de la récolte 2000 vont sans doute se vendre comme des petits pains. De la récolte 1999, officiellement, il n'en