Chaque samedi, depuis le 30 octobre 1999, Libération publie dans ses pages Rebonds l'agenda de la semaine d'un romancier, essayiste ou auteur au sens large, qui livre ses commentaires de l'actualité écoulée. L'idée de cette chronique tournante est de solliciter des écrivains l'écriture est leur distinction commune dont les lecteurs, ou ceux qui ne le sont pas encore, seront curieux de connaître les réactions aux événements courants du monde ordinaire. C'est «leur» actualité, grande ou petite, proche ou lointaine, qu'ils choisissent en toute liberté, et ils n'ont pas d'autres contraintes que la forme journalière de la présentation.
Au terme de cette année 2000, nous avons rassemblé les contributions de tous ceux et celles qui se sont succédé douze mois durant. Plus qu'une compilation, cette chaîne de récits subjectifs devient une oeuvre originale, un vrai «roman de l'an 2000», fait d'enthousiasmes et d'indignations, de confidences et d'observations, d'interrogations souvent sur ce qu'est vraiment cette «information» dont Libération fait son pain quotidien.
La chronologie sommaire que nous avons rajoutée en bas de page n'est pas un rappel à l'ordre pour des auteurs qui auraient négligé les faits saillants de notre actualité, mais un contrepoint venant souligner que nos invités, pas plus que quiconque, ne vivent et réfléchissent au rythme imposé par les médias. Comme le résume joliment Anne Garréta :
«Ce qui importe : non pas l'information quotidienne, positive, mais la mémoir