Cédant aux pressions des industriels et des agriculteurs, le gouvernement a finalement approuvé le projet d'«importer» 9 000 travailleurs étrangers en plus des 80 000 déjà installés légalement dans le pays. Le Premier ministre Ehud Barak, qui avait demandé, il y a quelques mois à peine, que le nombre de travailleurs étrangers soit réduit, est à l'origine de cette décision. Seuls deux ministres ont voté contre, dont le ministre du Travail, Ra'anan Cohen.
Barak a expliqué à ses ministres que le manque de main-d'oeuvre palestinienne causait beaucoup de dommages au secteur de la construction et à l'agriculture, et qu'il n'y avait pas d'alternative à l'importation de travailleurs étrangers. Barak a précisé que le séjour en Israël de ces derniers serait limité à six mois, mais les ministres «dissidents» ont émis de sérieux doute sur le sujet. Ils craignent que ces nouveaux travailleurs ne quittent pas le pays, augmentant ainsi le nombre des travailleurs illégaux en Israël, estimé à 100 000. Les ministres Benyamin Ben-Eliezer, Rono Milo, Yuli Tamir et Yossi Beilin ont voté pour la proposition de Barak, et quatre se sont abstenus, dont le ministre des Finances, Abraham Shohat, qui s'est toujours opposé avec force à l'entrée de nouveaux travailleurs étrangers.
Cohen a critiqué cette décision au conseil des ministres, déclarant qu'elle allait créer une dépendance malsaine vis-à-vis des travailleurs étrangers, et que la présence de travailleurs illégaux en Israël créait déjà de graves pr