Hells Angels contre Rock Machine
La guerre des gangs fait rage au Canada
Le fait marquant de l'an 2000 dans le monde judiciaire est sans contredit la prise de conscience par l'ensemble des citoyens de l'ampleur du crime organisé au Canada, et du manque de mordant des lois pour mener une lutte efficace.
Cet automne, coup sur coup, des milliers de personnes ont envahi les rues et crié leur révolte à l'endroit des motards qui ont tiré sur le journaliste Michel Auger et battu à mort le jeune propriétaire d'un restau-bar de Terrebonne qui ne tolérait pas leur présence dans son établissement. Le phénomène inquiète les politiciens, car ils n'ont jamais autant parlé de crime organisé et de modifications des lois qu'au cours de la campagne électorale fédérale. Reste à savoir ce que le Premier ministre, Jean Chrétien, fera à la reprise de la session parlementaire, le 29 janvier.
Les troublantes révélations sur l'infiltration par les Hells Angels et les Rock Machine d'organismes comme la Société d'assurance automobile du Québec (Saaq), le ministère du Revenu et le Port de Montréal en ont laissé plus d'un pantois. Ce type de corruption n'est pourtant pas nouveau.
Le réseau motard. Ces événements montrent une fois de plus que les bandes de motards, les Hells Angels en tête, sont devenues de véritables spécialistes du crime organisé et qu'elles ont constitué un vaste réseau d'activités légales et illégales, aussi diverses que florissantes. Au point que l'on peut se demande si les autorités son