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Libération

La fête malgré la sécheresse

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publié le 3 janvier 2001 à 21h28

Le district de Bargarh, dans l'Etat d'Orissa, est en proie à une sévère sécheresse, et des centaines de personnes doivent faire face à une famine imminente. De nombreux habitants sont prêts à abandonner leur maison à la recherche d'une autre vie, ailleurs.

Mais Dhayunatra, l'extraordinaire festival annuel célébrant le règne du roi Kansa sur la ville de Mathura, se déroule normalement. Kansa, l'oncle despotique et cruel du dieu Krishna, tiendra la ville en servitude pendant les onze prochains jours.

Mais ses sujets ne sont pas particulièrement dérangés par sa tyrannie. En fait, ils considèrent cette fantaisie comme une pause bienvenue dans une vie cruelle. L'origine du Krishna Leela reste cependant entourée de mystère. Certains le situent à la fin du XIXe siècle.

Ils disent que le rituel s'est développé en réponse à la tyrannie britannique, Kansa symbolisant la puissance coloniale, tandis que Krishna et Balarama représentaient les autochtones. Il fut arrêté entretemps et ravivé en 1947. Six ans plus tard, il fut encore interrompu pour renaître à grande échelle dans les années 60.

Le Krishna Leela est mis en scène sur une aire de 5 km2, où quasiment tous les villageois ont un rôle. Toute la région vit au rythme des diktats de Kansa. Même l'administration et la police se prosternent devant le roi.

La ville se transforme en Mathura, où Kansa régna en maître. La rivière Jeera devient la Yamuna, et le village d'Ambapali, qui dépend de Bargarh, est renommé Gopapuri, où Krishna fut élevé