Les peurs de l'an 2000 paraissent lointaines aujourd'hui. Ici, dans cette partie du monde, cette année fut positive. Avec la fin d'un siècle de frustrations, de sang et de défaites, une faible lueur est apparue...

Notre espoir est que 2001 apporte encore davantage de progrès dans les trois voies qui se dessinent: l'indépendance de la Palestine, la restauration de l'indépendance du Liban (actuellement sous tutelle syrienne, ndlr) et l'évolution de la Syrie vers un retour à son rôle naturel de pionnière d'une arabité qui jetterait aux orties ses uniformes et le masque des services secrets.

Mais peut-être faudrait-il revoir l'ordre de ces défis. Malgré l'importance que revêt l'émancipation du Liban et de sa classe politique de la tutelle et du protectorat syriens, malgré la nécessité d'un Etat palestinien indépendant fédérant ses forces et son peuple dispersé dans une confrontation pacifique qui peut s'avérer plus ardue encore que l'affrontement dans la violence, ce qui aura lieu en Syrie ­ s'il a lieu ­, pourrait bien déterminer notre passage au troisième millénaire.

L'intérêt que porte le nouveau président syrien (Bachar el-Assad, ndlr) aux technologies de la communication et à l'informatique prête parfois à sourire, surtout au Liban où beaucoup se targuent d'une supériorité culturelle sur les Syriens (...).

Cette moquerie est pourtant injustifiée. A la fois par principe et au vu des capacités réelles de la Syrie et de ses élites émigrées, mais aussi parce que cet intérêt concern