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Libération

La vallée de l'espoir

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Au Cachemire, pour la première fois, l'idée de paix refait surface.
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publié le 3 janvier 2001 à 21h28

Il n'y a plus de jeunes hommes dans la famille Bhat. Ils sont tous morts. Devant la maison, là où il devrait y avoir un petit jardin, il n'y a rien d'autre qu'un cimetière: 13 personnes y sont enterrées, toutes mortes au cours d'altercations avec les forces de sécurité.

Que veut dire «bonne année» dans ces circonstances? Demandez à la sexagénaire qui a perdu ses neuf parents, dont son fils, son frère et ses deux beaux-frères. «Ce cimetière est notre investissement, nous y mettons tout ce que nous avons, dit Jana Begum. Je ne veux pas voir ça dans tous les foyers. Je sais ce que cela veut dire de perdre un fils.»

Implication d'Islamabad. Au vu des récentes violences et menaces émanant du mouvement Lashkar-e-Toïba, il est sans aucun doute prématuré d'espérer voir les colombes voler dans la vallée (du Cachemire, ndlr). Sans compter l'affirmation du Premier ministre A. B. Vajpayee quant à l'implication d'Islamabad dans la menace faite contre sa vie (par le Lashkar-e-Toïba, ndlr). Mais pour la première fois, le cessez-le-feu décrété par Vajpayee offre aux habitants de la vallée un peu d'espoir de voir la situation évoluer dans l'année à venir.

«Le cessez-le-feu est encourageant pour ceux qui ont tout perdu dans cette lutte. Cela prouve que le gouvernement ne traite pas le dossier uniquement comme un problème de sécurité», déclare Mohammad Yousouf Bhat, 38 ans, l'un des seuls survivants masculins de la famille. «Ce conflit doit être enfin résolu selon les voeux des gens qui vivent ic