Manuela Altamirano avait dit à ses amis qu'elle voulait mettre fin à son mariage et échapper à des années de violence conjugale. Pourtant, quelques jours avant Noël, pleine d'espoir, elle a quitté le refuge pour femmes battues et est revenue chez elle, afin que ses enfants puissent ouvrir les quelques cadeaux qui les attendaient. Apparemment, selon la police, son mari attendait lui aussi. «Il se débrouillait pour faire irruption lorsqu'elle était seule, se souvient Leana Mendieta, une amie de Manuela, il savait toujours la retrouver.»
Manuela Altamirano avait 28 ans et a été tuée le jour de la nativité, à un moment de sa vie où elle cherchait de l'aide et une nouvelle indépendance. Sa mort violente a choqué la police et les défenseurs des victimes de violences conjugales, dont elle est devenue le symbole tragique. «Elle a quitté le refuge parce que celui-ci abritait onze familles depuis quelques jours et qu'elle ne se sentait pas à l'aise», raconte Mendieta, qui avait parlé à Manuela plusieurs jours avant les vacances.
C'est cette même Mendieta qui a retrouvé la jeune femme gisant dans sa chambre à coucher. Elle avait reçu plus de vingt coups de tournevis, sous les yeux de ses trois fils, âgés de 3, 5 et 6 ans.
Pouvant à peine parler, Manuela a seulement eu la force de dire quelques mots en espagnol: «mes bébés, mes enfants», avant de mourir. Ses petits garçons sont dorénavant pris en charge par des assistantes sociales. Le mari, Constantino Ruiz Altamirano, un carreleur de 41