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Libération

Le Brésil en toute limpidité

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L'ethnologue Pierre Verger vu par le cinéaste Buarque de Hollanda.
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publié le 3 janvier 2001 à 21h28

Lula Buarque de Hollanda a commencé à filmer Pierre Fatumbi Verger, un messager entre deux mondes un peu par hasard : il a enregistré un entretien avec l'ethnologue et photographe français, exactement la veille de sa mort lors du tournage de Tempo Rei, avec Gilberto Gil à Salvador. Il a alors compris que l'histoire de Verger, sa perception du Brésil, de l'Afrique et de la relation entre les deux continents, valaient bien un film à part entière.

Travail minutieux. Le hasard, l'étincelle initiale de son documentaire, s'arrête là. Dans le reste du film, Lula réalise un travail minutieux (soutenu par le scénario détaillé de Marcos Bernstein), dans lequel il fouille les racines du peuple brésilien par le biais de sa structure religieuse. Le résultat est un portrait limpide d'un Brésil métissé et, bien souvent, incompréhensible.

Sceptique et ludique. Verger était un errant : jusqu'aux années 30, il déambule de par le monde (Asie, Europe, Mexique, Afrique) en enregistrant les différences culturelles, jusqu'à aboutir à Salvador. Il s'intéressa à la religion, bien qu'il affirmât ne croire en rien. Il était à la fois sceptique et ludique. C'est peut-être pour cela qu'il s'installa par ici, en même temps qu'il faisait de fréquents voyages en Afrique (mais, alors, il laissait toujours la statue d'un vieux noir derrière sa porte pour garder la maison). Il s'est plongé dans le monde de l'umbanda et du candomblé (cultes afro-brésiliens, proches du vaudou, ndlr) où il gagne le titre de fatumb