Berlin est encore, de l'avis du sociologue Hartmut Häussermann, une ville divisée, dix ans après la réunification. «Le vieil Ouest et le vieil Est sont des inconnus l'un pour l'autre et ignorants l'un de l'autre», dit ce spécialiste de la ville, professeur à l'université Humboldt. Parallèlement, il met en garde con tre la situation problématique dans les cités d'immeubles de l'est: «Si rien ne change, ces immeubles deviendront les bidonvilles du XXIe siè cle.»
Häussermann ne voit pas Berlin coupé en deux, mais en trois: «Il y a de grandes étendues, non seulement à l'est, mais aussi à l'ouest, où l'on ne remarque pas que quelque chose a changé.» Seuls les arrondissements de Mitte et de Prenzlauer Berg (historiquement à l'est, mais désormais au centre de la ville, ndlr) voient naître un nouveau Berlin. Cette évolution est symbolisée par l'exemple de l'arrivée de la population en provenance de Bonn. Environ 70 % des nouveaux arrivants se sont installés dans l'ouest de la ville, 30 % à l'est la plupart de ces derniers ont entre 20 et 50 ans et vivent à Mitte et Prenzlauer Berg. «Lorsque l'on traduit ces données, on s'aperçoit que les jeu nes qui arrivent à Berlin ne s'attachent plus, eux, à la division Est-Ouest.» La division demeure cependant, d'après Häus sermann, aussi bien dans les petits quartiers que dans l'ensemble de la métropole aux 3,4 millions d'habitants.
Le sociologue cite en exemple une étude sur les habitudes d'achat dans les anciennes zones frontières de la vill