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Libération

Nuit de feux et de tragédies

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Quatre morts et 806 blessés, le bilan des explosions de fusées de la Saint-Sylvestre.
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publié le 3 janvier 2001 à 21h28

Une nuit de feu: quatre morts, soit le double du dernier jour de l'an, 806 blessés dont 37 graves. Un peu nombreux moins cette fois, mais cela ne console personne. La liste macabre de mains amputées, d'yeux perdus, de tant, de trop d'enfants ravagés par de véritables bombes est telle qu'il serait peut-être temps d'arrêter d'appeler cela des pétards. A Naples, la préfecture avait séquestré deux fois plus de fusées et d'explosifs illégaux que l'an dernier. On avait même fait des leçons dans les écoles pour dissuader les jeunes. Cela n'a servi à rien.

Stupidité dramatique. L'inconscience ­ c'est le commentaire inconsolé du Viminale (le ministère de l'Intérieur, ndlr) ­ croît proportionnellement au danger. Dans le Sud comme dans le Nord. Il n'y a pas que les deux morts de Castellammare (près de Naples, ndlr). L'aménagement pyrotechnique artisanal, avec sa dramatique stupidité, son impéritie, sa sous-évaluation du risque, tue aussi ailleurs.

Tuyau. A Follina, dans la province de Trévise, un peu avant minuit, Pietro De Pollo, 38 ans, a eu le crâne défoncé par une fusée sortie d'un tube en carton qu'il avait construit dans la cave. La mèche s'est allumée en retard, l'homme s'est penché sur son «jouet» mortel pour vérifier ce qui n'allait pas. Des jeunes ­ entre 8 et 12 ans ­ qui assistaient au lancement de pétards, dont les enfants de la victime, ont été parmi les premiers à se rendre compte de ce qu'il se passait. De Pollo était agenouillé et ne donnait plus signe de vie (...).

La dy