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Libération
Éditorial

Un coeur bavarois pour les enfants

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publié le 3 janvier 2001 à 21h28

Edmund Stoiber a fini par «piger». Le ministre-président de Bavière (1) a remarqué que les Allemands faisaient de moins en moins d'enfants. Avec beaucoup de perspicacité, il en a conclu que la main-d'oeuvre allait bientôt se raréfier et que la sécurité sociale, tout en recevant de moins en moins de cotisations de la part des jeunes, devrait payer de plus en plus de retraites aux plus vieux. Pour cette épatante conclusion, nous adressons au chef du gouvernement bavarois toutes nos félicitations. Aujourd'hui, Edmund Stoiber réclame que toutes les familles reçoivent 1 000 marks d'allocations par enfant (dans l'ensemble du pays, ndlr). Par avance, nous l'en remercions. Par ailleurs, nous devons également nous excuser. Nous avons en effet commis une injustice envers lui. Nous croyions, jusqu'à aujourd'hui, que Stoiber n'avait pas de coeur, ni pour les enfants, ni pour leurs parents. Après tout, l'Etat ­ gouvernement bavarois inclus ­, n'a-t-il pas, des années durant, imposé trop lourdement les revenus des ménages et transgressé ainsi la Constitution ? Nous n'avons alors pas entendu les protestations de Stoiber contre ce rançonnement des familles. Nous avons cherché en vain, dans les écoles et les jardins d'enfants bavarois, ces places à la journée dont les parents actifs ont tellement besoin.

Mais maintenant, nous savons que nous nous sommes trompés à propos de Stoiber. Il n'y a pas plus proche des enfants, plus généreux que lui. Et si un miracle survenait et que les familles bava