Tel-Aviv envoyé spécial
Même s'ils ont les yeux davantage rivés sur le Nasdaq que sur «ligne verte» ou le plateau du Golan, ils se considèrent volontiers comme les nouveaux kibboutzim d'Israël. C'est vrai qu'ils ont souvent un rêve en tête, une mentalité de pionniers, et conscience d'être devenus la locomotive de l'économie israélienne. Mais, différence fondamentale avec leurs aînés, aucun projet politique ne les intéresse. Ainsi, pour les surdoués de la high-tech et des start-up israéliennes, les violences israélo-palestiniennes apparaissent lointaines. «C'est vrai, on vit dans une bulle. On ne perçoit pas ce qui se passe dans les territoires [palestiniens]. La Shalom Valley [en référence à la Silicon Valley américaine] est loin du terrain des affrontements», résume Arie Guez, président de Fantine Group, une jeune société d'une soixantaine de personnes, en extraordinaire expansion, qui conseille les entreprises israéliennes voulant s'installer sur le marché européen ou y développer leurs technologies.
«Ni à gauche ni à droite». Jusqu'à la dernière élection, celle de 1999, le petit monde de la nouvelle économie israélienne soit quelque 80 000 personnes était proche de la gauche. Lors des précédents scrutins, il avait voté pour Shimon Pérès et Ehud Barak et adorait Yitzhak Rabin. Pour une première raison : il était massivement constitué d'ashkénazes liés à l'establishment laïc et travailliste. La montée en puissance des Russes, le développement de start-up dans les milieux