Depuis mercredi, Stalingrad: enemy at the gates est sur les écrans. Cette superproduction de 90 millions de dollars est internationale. Son réalisateur, Jean-Jacques Annaud, est français, les interprètes anglais et américains, le tournage a eu lieu en Allemagne et l'action se passe en Russie!
Depuis plusieurs années, Jean-Jacques Annaud tient une place bien à part dans le cinéma français. Il est considéré ici par ses pairs comme américain, mais lui s'en défend; il a encore envoyé une petite pointe d'ironie à la dernière cérémonie des Césars en disant que son percepteur, lui, n'avait pas oublié qu'il était français!
Simplement, Jean-Jacques Annaud pense que le cinéma français ne prend pas assez de risques, ne s'aventure pas dans de gros paris artistiques et financiers, mais reste cantonné à des films d'auteur, dont un échec ne fera pas trop perdre d'argent à son producteur.
Un peu cliché, non? D'accord, le cinéma français n'est pas aussi démesuré que le cinéma américain, mais il sait aussi se donner les moyens de surprendre, surtout actuellement (le Pacte des loups, Belphégor, Vidocq, le Petit Poucet...). Le cinéma français d'aujourd'hui est en pleine mutation, ce qui le rend très intéressant.
Jean-Jacques Annaud s'est donc installé aux Etats-Unis, à la recherche de projets excitants. De sa collaboration avec les Américains est né la Guerre du feu (1981), le Nom de la rose (1985), l'Ours (1988), l'Amant (1991), les Ailes du courage (1995), Sept ans au Tibet (1997) et enfin Stalin