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Libération

Marcos gare au piège !

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publié le 17 mars 2001 à 0h05

Après une marche de 3 000 kilomètres, le sous-commandant Marcos et sa délégation de 24 zapatistes arrivent triomphalement à Mexico, accueillis «bras ouverts» par le nouveau président Vicente Fox.

Dix millions d'Indiens mexicains dont 3 millions d'analphabètes, un taux de mortalité infantile de 83 % et un indice de pauvreté de 43 %: la population indienne peut exiger des droits et une situation qui lui soit plus favorable. Cette lutte des Indiens au Mexique est représentée par le sous-commandant Marcos et symbolisée par la «longue marche» des guérilleros du Chiapas à Mexico.

Après l'arrêt des négociations durant la dictature du PRI (parti unique pendant 71 ans), la situation des Indiens semblait être une cause perdue. Cependant, l'arrivée au pouvoir de l'ancien directeur de Coca-Cola, Vicente Fox, a permis la relance d'un dialogue entre l'Etat mexicain et l'EZLN (armée zapatiste).

Un des enjeux du nouveau président est de ramener la paix au Chiapas. Le rusé Fox, en rappelant à de nouvelles négociations, ne cherche-t-il pas à arracher des guérilleros leur plus grand atout, à savoir le soutien de la population? Le corbeau Marcos cédera-t-il aux flatteries du renard?

Un accord de paix permettrait à Vicente Fox d'acquérir une certaine popularité et de faire disparaître une guérilla bien gênante qui défend certains principes de la démocratie.

Marcos représente une fois de plus le soulèvement d'une minorité en Amérique latine. Comme quoi on a encore besoin d'hommes de ce genre pour défe