«Lyon, Lugdunum, belle et triste ville», marmonne Nestor Burma en battant le pavé des traboules lyonnaises à la recherche du meurtrier du «121, rue de la Gare». L'élection municipale de dimanche lui donne tort. Lyon s'est en effet révélée la plus subtile et la plus politique des villes françaises. Sur ses neuf arrondissements, six sont revenus à la gauche, mais la coupure passe plutôt entre deux arrondissements, les IIe et VIe, qui ne se sont pas battus, et les sept autres qui se sont lancés follement dans la mêlée même si l'un d'entre eux, le IIIe, n'est pas passé à la gauche à un poil près.
Ralliement. Le IIe et le VIe donnent l'image de la résignation. La gauche obtient un quart des voix au premier tour et gagne péniblement 6 points au second en partie grâce à l'élimination de deux listes folkloriques (Lafond et Marion). Aucune liste d'extrême gauche, le maintien des listes Millon et de la droite officielle, le ralliement des électeurs FN à Millon au second tour, complètent un tableau qui est effectivement triste sans être beau.
Désistement. Pour les sept autres arrondissements, c'est une toute autre histoire. Entre les deux tours, la gauche plurielle y a gagné de 15 à 19 points, tandis que la droite stagne ou gagne tout au plus 2 ou 3 points. Pourtant, dans chacun de ces sept arrondissements, le désistement républicain avait eu lieu, soit pour une liste Millon, soit pour une liste Dubernard. Pourtant, dans tous ces arrondissements, l'extrême gauche Lutte ouvrière (LO), l