Un maire de gauche à Paris, dans un statut communal de droit commun, ou presque, c'est un véritable événement historique, non seulement pour Paris mais aussi pour la France, tant la volonté convergente de l'Etat et des «notables ruraux» de priver la gauche du levier parisien a joué, pendant un siècle, un rôle moteur dans l'organisation des pouvoirs territoriaux en France.
La nouvelle gauche urbaine
Ce succès trouve en outre un écho dans les plus grandes villes de France. Parmi les communes de plus de 100 000 habitants, la gauche en gagne trois (Paris, Lyon et Dijon) et en perd six (Strasbourg, Rouen, Orléans, Nîmes, Aix-en-Provence et Saint-Denis-de-la-Réunion). En métropole et en mettant à part les problèmes du PCF, on a un bilan de quatre/trois qui, en termes d'habitants administrés, devient franchement favorable à la gauche non communiste: moins d'un million perdu, près de trois millions gagnés. A cela s'ajoute le maintien ou la progression des marges dans les villes conservées (notamment à Lille, Nantes, Montpellier, Tours, Clermont-Ferrand et Limoges) sans menace significative ailleurs.
Sur les sept aires métropolitaines millionnaires, la gauche gère trois communes centrales. Elle contrôlera aussi deux structures supracommunales d'agglomération correspondantes (conseil régional d'Ile-de-France, Communauté urbaine de Lille), se trouvera en position favorable dans le conseil du Grand Lyon et à Bordeaux (CUB).
Ces résultats confirment ce qui se dessinait, en voix, après le pre