Vienne de notre correspondant
Lorsqu'un artiste meurt, le prix de ses toiles augmentent. Il en est de même pour les pièces de monnaie. L'arrivée des euros signifiant la mort des monnaies nationales, on assiste depuis quelques années à un boom numismatique qui affecte tous les pays de l'Euroland. Avec, en tête et loin devant les autres, un pays rejeté à la limite orientale de l'Union, l'Autriche.
Joli coffret. Pour preuve : la France, pays de collectionneurs, a prévu les choses en grand pour la disparition de sa monnaie. La «série des francs de l'année 2001», joli coffret contenant un échantillon des dernières pièces en circulation, a été produite à 135 000 exemplaires. En Autriche, ce chiffre est seulement deux fois inférieur, pour une population huit fois plus réduite que celle de l'Hexagone. Et tous ces coffrets sont déjà vendus, alors que la date de mise sur le marché est prévue le 9 mai ! «L'Autriche est assurément un pays de numismates», affirme Dietmar Spranz, directeur de Münze Osterreich, l'institut de production de la monnaie nationale. Et, comme preuve supplémentaire, il cite les tirages très élevés des pièces en or ou en argent éditées pour les seuls collectionneurs. Une récente série sur «deux mille ans de chrétienté» a été tirée à 50 000 exemplaires, contre 2 000 à 3 000 pour ce type de pièces lorsqu'elles sont produites par son confrère français, la Monnaie de Paris.
Comment expliquer cet engouement hors du commun des Autrichiens pour leur monnaie en voie de dispa