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Libération

Inégaux inédits.

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Perles rares ou pures opérations commerciales, le collectionneur Olivier Albot scrute tout ce qui sort depuis vingt-cinq ans. Leçon de son.
par Bertrand LAVAINE
publié le 9 mai 2001 à 0h49

En 1968, lors de la sortie du premier 45 tours des Wailers fabriqué en France, Bend down Low Vs Mellow Mood, Olivier Albot n'écoutait pas encore de reggae ; il ne découvrit Bob Marley qu'en 1976, avec Rastaman Vibration. Mais vingt-cinq ans ont fait de ce père de famille l'un des plus fins connaisseurs de l'oeuvre du chanteur. Sa collection de vinyles, classée dans des boîtes gris anthracite grimpant à l'assaut de ses murs, regorge de pièces rares que leur propriétaire prête volontiers pour qu'elles soient repiquées en vue de réédition (comme il l'a fait pour The Complete Wailers 1967-1972 ou pour l'album orignal Best of the Wailers).

«Un vrai massacre». Reconstituer l'oeuvre de Bob Marley, explique Albot, est un vrai casse-tête. En dix-huit ans, la superstar a laissé environ 400 45 tours, «autant que d'années d'esclavage» ! Et les collaborations avec les producteurs se chevauchent : entre 1968 et 1972, les Wailers travaillent aussi bien pour Leslie Kong que pour Lee Perry, Danny Sims ou Tuff Gong, leur propre label. A chaque étape de sa carrière, des chansons sont restées sur les étagères : l'existence d'inédits ne fait donc pas de doute. Albot lui-même continue d'en découvrir ­ le label américain Heartbeat en propose régulièrement de la période 1963-1966 sur ses compilations Studio One ; un passionné de Nice vient de lui en signaler quelques-uns... Mais tous les «inédits» ne sont pas indispensables, dit Albot, qui n'hésite pas à se débarrasser d'un collector lorsqu'il l'est