Monsieur de Phocas est enfin de retour avec une édition très documentée d'Hélène Zinck. Ce richissime esthète, amateurs de plaisirs rares, appartient à la famille de Des Esseintes et de Dorian Gray. Il a été inspiré en partie par l'auteur des Hortensias bleus, Robert de Montesquiou. Phocas a défrayé la chronique parisienne par ses goûts de millionnaire excentrique et décide d'abandonner l'«Europe aux anciens parapets» pour l'Orient. Publié en 1901, ce roman est constitué d'un manuscrit autobiographique que Phocas a légué au narrateur avant son départ. Il rapporte la rencontre avec un «collectionneur de fleurs du mal», Claudius Ethal, peintre anglais dont le goût pour le bizarre, la mystification et les perversions le fascinent. Le baudelairien monsieur de Phocas ne voit dans la société que la «tyrannie de la face humaine», un défilé de masques dans lequel il tente de retrouver la couleur d'un regard entrevu, des «yeux d'eau verte pailletée d'or». C'est le regard d'Astarté premier titre de ce roman.
Le roman se transforme insensiblement en une descente aux enfers. Ethal (anagramme de léthal) va apparaître comme l'initiateur au monde obscur. Peintre-vampire qui aspire l'énergie de ses modèles, collectionneur de masques mortuaires, Ethal est un maître ès drogues et poisons dont Phocas doit combattre l'envoûtement.
Monsieur de Phocas reste un livre exemplaire de la décadence. Tout se déploie dans la grande névrose fin-de-siècle, des bordels des quartiers périphériques au musée G