Entre chien et loup, les préparatifs de l'apéro vont bon train. L'Homo vacancius se prépare à la fête. Mais il n'est pas seul. De véritables hordes de moustiques s'apprêtent aussi à passer à table. C'est l'heure du repas pour les femelles aédès. Elles ont besoin de sang pour nourrir leurs oeufs avant la ponte. Les mâles, eux, se contentent des sucs végétaux.
Le moustique ne voit pas bien. Mais son arsenal de détection est digne d'un bidasse sur un champ de bataille. L'insecte repère les composés volatils qu'émettent humains et animaux à des dizaines de mètres. Parvenu plus près, il détecte le gaz carbonique exhalé. Chaque bouffée de CO2 est un appel au crime. A moins de 1 mètre, l'insecte n'a plus qu'à suivre ses repères visuels, les sources de chaleur et d'humidité. Et c'est la débandade. Surtout pour les peaux à moustiques: plus chaudes, elles diffusent plus de molécules volatiles. Les femmes enceintes seraient particulièrement appréciées... En quelques minutes, les démangeaisons apparaissent chez certains. D'autres réagissent plus tard et plus fort. Quelques veinards sont insensibles.
Mais pourquoi ces attaques en masse à heure fixe ou presque? C'est un mystère. Chaque espèce a choisi son heure. Les aédès aiment le crépuscule et l'aube à la campagne. Mares, boîtes de conserve ou vieux pneus où croupit l'eau de pluie, tout est bon pour les attirer. Mais ils peuvent aussi pondre «à sec»: les oeufs résistent à la sécheresse pendant des mois et éclosent à la première pluie. Et