Chaque jour, un exercice de style autour d'un genre journalistique. Après l'enquête et avant la nécrologie, voici le rectificatif...
Contrairement à ce que nous annoncions dans notre édition d'avant-hier, reprenant des informations du site finlandais KeskelläPolitikä.com, le vidéaste afghan Mourad Ashnour n'a pas été «lapidé et castré par une foule assoiffée de sang» mais «acclamé et porté en triomphe par une foule en délire». Nous concevons que nos lecteurs puissent être vivement choqués par une telle erreur, signe que peut-être les vérifications minimales d'usage n'ont pas été faites. Sans doute est-il inutile, pour tenter de réparer une telle bévue, d'invoquer ici la mauvaise aération de locaux surchauffés, le café infect du nouveau distributeur et de brutales restrictions de budget ayant interdit l'assistance d'un traducteur digne de ce nom. L'auteur de ces lignes est d'autant plus embarrassé qu'il a personnellement remué ciel et terre pour que soit reconnu, à une valeur qu'il croyait il y a deux jours encore juste, un «artiste» en fait non pas en lutte contre le pouvoir taliban mais au contraire en parfait accord avec lui, au point d'en être, d'après une note confidentielle du Quai d'Orsay, l'un des plus fervents propagandistes. Comment a-t-on pu se laisser rouler dans la farine à ce point? Voilà qui nous empêcherait presque de dormir et nous vaut les sarcasmes de toute la profession, cohorte revancharde de collègues, eux, bel et bien «assoiffés de sang». S'il faut ici b