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Libération
Interview

«Ecoles privées et simulateurs de vol»

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Le pilote Jocelyn Smykowski analyse la maîtrise technique des kamikazes.
publié le 21 septembre 2001 à 0h55

Jocelyn Smykowski est président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Commandant de bord depuis six ans, ancien pilote de l'armée de l'air, il explique comment les auteurs des détournements ont pu prendre en main des avions de ligne pour exécuter leurs opérations meurtrières.

Ces attentats du 11 septembre nécessitaient-ils des pilotes très expérimentés?

Il faut faire une comparaison avec l'aviation militaire : toucher un objectif reste une manoeuvre difficile. Même si l'on se sert de l'avion lui-même comme arme. Deuxième observation : atteindre les cibles choisies n'était pas évident : ni les deux tours, ni le Pentagone ne figurent dans les bases de données stockées dans les systèmes de navigation des avions. Vous ne pouvez donc pas programmer l'avion pour les atteindre automatiquement. Une telle opération suppose donc d'abord de débrancher le pilote automatique, ensuite de couper le transpondeur (qui permet de repérer les avions et émet le signal et la carte d'identité l'avion). Ceux qui ont pris les commandes de l'avion ont donc dû manoeuvrer en sachant gérer les effets de portance et d'incidence de l'avion.

Des apprentis pilotes, ayant les brevets requis pour piloter des petits avions de tourisme type Cessna, pouvaient-ils compléter leur formation sommairement?

Pour réussir ces attentats, il n'était pas nécessaire de maîtriser tous les problèmes de régulation du trafic aérien. En revanche, les avions de ligne sont de très grosses machines : il faut maîtriser les v