New York de notre correspondant
C'était il y a un mois, autant dire une éternité. Lors des conférences de presse, Rudolph Giuliani demandait aux journalistes de le «laisser tranquille et de cesser d'envahir sa vie privée». Depuis des semaines, le maire républicain de New York faisait toutes les unes pour le divorce rocambolesque qui l'opposait à son épouse. A quelques encablu res des élections à sa succession, New York commençait à parler de Giuliani au passé. On le disait au bout du rouleau. D'autant que son cancer de la prostate l'avait empêché d'entamer une seconde carrière, en faisant la course aux sénatoriales contre Hillary Clinton.
Phénix. Et puis, est venu le 11 septembre. Une ville anéantie. Et là, sous les yeux de millions d'Américains vissés devant leur télévision, Giuliani le Phénix va émerger des cendres du World Trade Center. Dès le matin, après la première attaque, le maire est sur les lieux. C'est lui qui court pour appeler les pompiers alors que le deuxième avion percute la deuxième tour. Lui qui donne des ordres à des sauveteurs dépassés par la situation et supervise les secours.
Dès sa première conférence de presse, on sait que Giuliani le Conquérant est revenu, celui qui a su nettoyer la ville du crime et de la drogue durant un premier mandat marqué de sa poigne de fer. Giuliani est partout. Avec les pompiers, les familles des victimes, les volontaires. Il a les mots justes. Ceux du recueillement et du réconfort, ceux de la fermeté et de l'abnégation. Il app