Menu
Libération

L'angoisse des Arabes de Brooklyn

Article réservé aux abonnés
Les incidents restent isolés mais la communauté redoute les amalgames.
publié le 21 septembre 2001 à 0h54

Brooklyn envoyée spéciale

Il n'y a pas grand-monde en ce samedi matin sur Atlantic Avenue, à Brooklyn, l'une des rues commerçantes arabes les plus populaires de New York. Beaucoup ont préféré tirer leur rideau de fer. Depuis l'attentat, la communauté arabe et musulmane américaine vit dans l'angoisse. Comme pendant la guerre du Golfe. L'école islamique, au bout de la 3e Avenue, est fermée «pour une durée indéterminée». Une voiture de police banalisée est garée devant. «On surveille des endroits à risque, dit une femme policière. Cette école, mais aussi l'immeuble de la Jewish Press, que vous voyez là-bas.»

Dès le lendemain de l'attentat, le maire de New York, le républicain Rudolph Giuliani, avait fait état d'incidents isolés, avant de lancer un appel au calme.

Dans Manhattan, la grande mosquée de la 96e rue a reçu des jets de pierres et des coups de fil anonymes de menaces. Au Texas, la police a dû intervenir pour stopper un groupe de manifestants qui marchait sur un lieu de culte islamique. En Arizona, un Américain d'origine indienne a été tué par balles et un Libanais blessé. «Des gens ont dit qu'ils allaient peindre les murs de New York avec le sang de nos enfants, dit Abder, chauffeur de taxi d'origine marocaine qui laisse son véhicule au garage depuis mardi. On a pleuré et on pleure encore pour les victimes. Il y en a même parmi nous: on parle de 65 Marocains disparus.»

Assimilations. Coincée entre une librairie islamique et un commerce de produits arabes, la mosquée Masjid