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Libération

La délicate construction d'une coalition.

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Contraint de sortir de son «isolationnisme», Washington préparele monde à la «justice sans limite».
publié le 21 septembre 2001 à 0h54

Maintenant que la guerre nous a été déclarée, nous conduirons le monde à la victoire», clame George W. Bush au lendemain des attentats. Retrouvant les accents messianiques de son père lors de la guerre du Golfe en 1991, le président américain, manifestement sonné par l'ampleur de l'attaque, déclare une guerre planétaire au terrorisme. Un peu partout dans le monde, l'émotion est immense. De Paris à Pékin en passant par Moscou, Berlin, le Caire ou Jérusalem, les dirigeants multiplient les messages de solidarité. Le 14 septembre à midi, dans un geste sans précédent, les quinze pays de l'Union européenne observent trois minutes de silence. A Moscou, les Russes se pressent pour déposer des fleurs devant l'ambassade américaine. A Jérusalem, le président israélien donne son sang pour les victimes des attentats; il est suivi par Yasser Arafat qui veut effacer les images, diffusées dans le monde entier, de manifestants palestiniens célébrant le soir même du drame les attaques terroristes contre les Américains.

Crainte de l'escalade. Mais très vite des craintes affleurent. Réunis au lendemain des attentats à Bruxelles, les chefs de la diplomatie des Quinze réitèrent leur solidarité mais ne cachent pas leur inquiétude devant les risques d'une riposte américaine trop brutale et hâtive qui pourrait déclencher une escalade incontrôlable. «Ce soutien n'est pas un chèque en blanc», fait savoir le Premier ministre britannique Tony Blair. Tous gardent en mémoire les représailles de Washington