Aux Etats-Unis, la polémique sur l'inefficacité des «services», CIA en tête, ne fait que commencer. Mais ce sont tous les services de renseignements occidentaux qui ont été pris au dépourvu par cette attaque terroriste. «C'est manifestement un échec de grande dimension», estime déjà l'Américain Richard Shelby, membre de la Commission du Sénat sur le renseignement.
Cortège de satellites. Ce n'est pourtant pas faute de moyens : le gouvernement fédéral a prévu de dépenser cette année 30 milliards de dollars (33 milliards d'euros) pour l'ensemble de la «communauté du renseignement», avec son cortège de satellites-espions et de stations d'écoute du système Echelon. Pourtant, un expert comme Clifford Beal, de la revue spécialisée Jane's, dénonce «le sous-financement chronique du renseignement humain». Beaucoup d'équipements sophistiqués, mais peu d'espions introduits dans les mouvances terroristes : le choix américain apparaît aujourd'hui très coûteux. «Les Américains font la guerre des étoiles, captent les téléphones du monde entier mais le colosse a été piqué par une abeille. C'est la faillite avérée des technologies ultrasophistiquées dans le monde du renseignement et le retour indispensable aux vieilles méthodes d'infiltration humaine», explique un patron du renseignement français qui privilégie, depuis les attentats de 1995, «le travail en profondeur de pénétration des réseaux islamistes» sur le territoire.
Convoqués à Matignon, au soir du mardi 11, les chefs des services spéci